ATS Anais, Elo, Romain

Ce topic servira à échanger.

Le support que nous avons choisi est une vidéo datant de novembre 2005 montrant Patrick Balkany, député-maire UMP de la ville de Levallois-Perret (Ile-de-France) en train de se faire piéger par un des membres des YESMEN. Celui-ci se fait passer pour un journaliste de la télévision américaine et obtient des réponses sincères de la part du député maire qui pense, pendant cette courte interview d’environ deux minutes, être en direct des États-Unis.
Les YESMEN sont formés de deux activistes altermondialistes américains qui dénoncent le libéralisme par le canular depuis les années 1990. Ils ont notamment eu comme cible l’OMC, G.W. Bush et le New York Times.
Dans cette vidéo, le faux journaliste part sur un préjugé (« les pauvres […] ce n’est pas très beau ») et félicite le député UMP d’avoir réussi à déplacer la population pauvre en banlieue (ce qui fait que « Paris c’est beau »). Il lui demande ensuite d’expliquer comment il est parvenu à cette situation.
Patrick Balkany explique alors que les pauvres en France « sont seulement des gens qui gagnent un peu moins d’argent » et qu’ils ont, par conséquent, « les mêmes logements que les autres, sauf que eux les paient moins cher ». De ce fait, il assure qu’ils vivent très bien.
Il affirme également qu’il n’y a pas de misère en France à l’exception de quelques sans-domicile-fixe qui ont « choisi de vivre en marge de la société ». Il continue en disant que même ceux-ci sont pris en compte, hébergé dans des foyers d’accueil, nourris et « lavés » car « il n’est pas question de les laisser dehors ».

Dans un souci de compréhension de notre analyse, il est nécessaire d’en expliquer les principaux termes. Ainsi, Leyens, Yzerbyt et Schadron définissent les stéréotypes comme « un ensemble de croyances partagées à propos des caractéristiques personnelles, généralement des traits de personnalité, mais aussi parfois des comportements, propres à un groupe de personnes.».
Les préjugés quant à eux sont définis par Allport comme « une attitude négative ou une prédisposition à adopter un comportement négatif envers un groupe, ou envers les membres d'un groupe, qui repose sur une généralisation erronée et rigide ». Il parle aussi des discriminations comme « tout comportement qui dénie à des individus ou à des groupes l’égalité de traitement qu’ils souhaiteraient ».
Enfin, la stigmatisation, est définie par Crazet et Leyens qui parlent de « caractéristique associée à des traits ou stéréotypes négatifs qui font en sorte que ses possesseurs subiront une perte de statut et seront discriminés au point de faire partie d’un groupe particulier ».

Les premières paroles de Patrick Balkany « les pauvres, c'est des gens qui gagnent un peu moins d'argent » fixent le cadre de son discours : il parlera par la suite d’une pauvreté économique. Dès le début de cette interview, on perçoit qu’il se base sur des stéréotypes. C’est le cas notamment lorsqu’il explique que les pauvres ne seraient pas moins avantagés que les plus aisés « ils ont les même logements que les autres mais ils les paient moins cher et ils vivent très bien ». On distingue clairement à cette occasion la fonction du stéréotype consistant à simplifier la perception de notre environnement (il justifie une situation par des arguments détournés et donc faux).
Par la suite, les stéréotypes vont également permettre de justifier le rejet des SDF en donnant des excuses avouables. Malheureusement cela va amener à un phénomène de surestimation des ressemblances. Ainsi lorsqu’il explique que les SDF ont choisi de vivre dans la rue (« ce sont des gens relativement rares qui ont décidé une fois pour toute qu’ils étaient en marge de la société, qu’ils ne voulaient pas travailler ou qu’ils avaient été rejetés par la société »), on peut imaginer qu’il a d’abord pensé à l’exemple de personnes sans abri qui revendiquent ce choix. S’il est vrai que certains SDF font le choix de vivre à la rue (phénomène de privation relative : en se comparant à une personne dans la même situation que soi, on s’estime heureux de notre sort et ne cherchons pas à changer de position sociale), ce n’est pas le cas de tous.
Le problème majeur est que cette situation va amener à des phénomènes de stigmatisation. Ce processus est d’autant plus visible dans la suite de ses propos lorsqu’il parle des « foyers », et de l’accueil réservé aux personnes sans domicile. Le vocabulaire employé « on les lave, on les nourrit, » amène à une dévalorisation importante de la personne (qui ne serait plus capable de subvenir à ses besoins par elle-même, qui serait soumise à l’intervention d’un individu extérieur, etc.).
De plus, les éléments utilisés renvoyant au supposé « choix » de pauvreté favorisent le maintien de la hiérarchie sociale. Ce phénomène est décrit par Sidanius et Pratto dans la théorie de la distance sociale qui consiste à maintenir la hiérarchie existante de par l’utilisation de mythes légitimateurs (qui justifient les inégalités).
La puissance de ces derniers est d’autant plus augmentée que le système de diffusion du message est large. En effet, selon la même théorie, plus une croyance va être partagée au sein d’une société, plus son impact sera puissant (cf. facteur de consensualité). Or, dans notre cas, la télévision est un outil qui va permettre une large diffusion des idées stéréotypées et stigmatisantes du député maire.
Pour comprendre ce phénomène, il est important de s’intéresser au rôle tenu par les médias en général, et ainsi de distinguer leur importance dans notre situation. En effet, ceux-ci ont fait l’objet de nombreuses études démontrant l’importance des mots utilisés dans une description. Il a été montré qu’ils sont très propices à la diffusion d’idées préconçues et de stéréotypes. Compte tenu du temps passé par un individu devant la télévision (en moyenne 14 ans dans sa vie), les idées, diffusées et répétés, sont assimilées de façon plus inconsciente et avec moins de remise en question qu’il pourrait y en avoir lors d’un débat par exemple. Cela est mis en lumière notamment par la théorie qui montre que moins on a de temps pour se faire un avis, ou moins la décision à prendre est importante plus l’on va se reposer sur des stéréotypes. De plus, le cadrage de l’interview par un « journaliste » amène une légitimité supplémentaire sur l’idée que « ça passe aux informations, donc c’est vrai ». La télévision (et qui plus est les journaux télévisés) diffusent au-delà d’une information et participent à la formation d’une opinion. En rejetant la faute de la pauvreté sur des actions individuelles (refus de travailler, etc.), Patrick Balkany diffuse par le biais du média l’idée que le SDF est fautif et donc seul responsable de sa situation. L’utilisation abusive de ces qualificatifs, qui plus est si elle est répétée, pourra contribuer à la mise en place d’une discrimination (Mucchielli, 2005).
 
Bibliographie

- Vidéo support : Interview de Patrick BALKANY par les Yes Men, visionable en ligne :
- Cours de psychologie sociale d’Anne Taillandier-Schmitt
- Espace documentaire du site [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Pierre-Olivier DUPUY & Pascal MARCHAND, « Médias, stéréotypes et discrimination ».
Michaël DAMBRUN, « La Théorie de la Dominance Sociale de Sidanius & Pratto ».

Bon alors commençons :

Support : Vidéo de Patrick Balkany & Yes Men :





Éléments d'étude :

- Départ de plusieurs éléments stigmatisants / préjugés :

Le "journaliste" :

• "Les pauvres sont partout, ça n'est pas très beau, c'est le bazard"
  
• préjugé qu'on a incité les pauvres à "aller vivre en banlieue"

Réponses étudiables de Patrick Balkany :

1. Même logements payés moins cher.
   
2. Les pauvres, c'est des gens qui gagnent un peu moins d'argent. -> fixe le cadre. Il s'agira de pauvreté économique.
   
3. Ils vivent très bien. -> négation d'une réalité entière
   
4. Nous n'avons pas de misère en France [...] pas de pauvres. -> idem qu'au dessus
   
5. Il y a des SDF qui eux ont choisi de vivre en marge. Notion de pauvreté relative + tentative "d'inversion de la responsabilité" : on passe de la responsabilité collective à celle individuelle.
   
6. Il n'est pas question de laisser dehors les gens qui sont dans la misère. -> Rôle des émotions et de l'empathie
   
7. Ce sont des gens relativement rares, qui ont décidé qu'ils étaient en marge de la société. tentative de diminuer le nombre réel. En faisant passer le phénomène pour "rare", il augmente la possibilité de stigmatisation, en augmentant la possibilité de voir une faute individuelle, de non conformisme aux règles de la société
   
8. [...] qui ont décidé qu'ils avaient été rejetés par la société. -> Again, inversion de la responsabilité

Notions à soulever obligatoirement :

• stigmatisation
  
• Le rôle des médias

À chercher :

Notion "psychologiques" pour : inversion de la responsabilité, négation d'une réalité.

Dans le discours de Patrick Balkany, les éléments utilisés renvoyant au supposé « choix » de pauvreté (« [les SDF] sont des gens relativement rares qui ont décidé une fois pour toute qu’ils étaient en marge de la société, qu’ils ne voulaient pas travailler ou qu’ils avaient été rejetés par la société ») favorisent le maintien de la hiérarchie sociale. Ce phénomène est décrit par Sidanius et Pratto dans la théorie de la distance sociale qui consiste à maintenir la hiérarchie existante de par l’utilisation de mythes légitimateurs (qui justifient les inégalités).

La puissance de ces derniers est d’autant plus augmentée que le système de diffusion du message est large. En effet, selon la même théorie, plus une croyance va être partagée au sein d’une société, plus son impact sera puissant (cf. facteur de consensualité). Or, dans notre cas, la télévision est un outil qui va permettre une large diffusion des idées stéréotypées et stigmatisantes du député maire.

Pour comprendre ce phénomène, il est important de s’intéresser au rôle tenu par les médias en général, et ainsi de distinguer leur importance dans notre situation. En effet, ceux-ci ont fait l’objet de nombreuses études démontrant l’importance des mots utilisés dans une description. Il a été montré qu’ils sont très propices à la diffusion d’idées préconçues et de stéréotypes. Compte tenu du temps passé par un individu devant la télévision (en moyenne 14 ans dans sa vie), les idées, diffusées et répétés, sont assimilées de façon plus inconsciente et avec moins de remise en question qu’il pourrait y en avoir lors d’un débat par exemple. Cela est mis en lumière notamment par la théorie qui montre que moins on a de temps pour se faire un avis, ou moins la décision à prendre est importante plus l’on va se reposer sur des stéréotypes. De plus, le cadrage de l’interview par un « journaliste » amène une légitimité supplémentaire sur l’idée que « ça passe aux informations, donc c’est vrai ». La télévision (et qui plus est les journaux télévisés) diffusent au-delà d’une information et participent à la formation d’une opinion. En rejetant la faute de la pauvreté sur des actions individuelles (refus de travailler, etc.), Patrick Balkany diffuse par le biais du média l’idée que le SDF est fautif et donc seul responsable de sa situation. L’utilisation abusive de ces qualificatifs, qui plus est si elle est répétée, pourra contribuer à la mise en place d’une discrimination (Mucchielli, 2005).

edit Présentation du support


+ IL ABORDE LA PAUVRETE ECONOMIQUE

Patrick Balkany dans ses propos se base sur des stéréotypes. Malheureusement cela va amener à un phénomène de « lissage » avec une surestimation des ressemblances. Ainsi lorsqu’il explique que les SDF ont choisi de vivre dans la rue, on peut envisager qu’il a d’abord pensé à l’exemple de personnes sans abri qui revendiquent ce choix. En effet, s’il est vrai que certains SDF font le choix de vivre à la rue (phénomène de privation relative : en se comparant à une personne dans la même situation que soi, on s’estime heureux de notre sort et ne cherchons pas à changer de position sociale), ce n’est pas le cas de tous.

Le problème majeur est que cette situation va amener à des phénomènes de stigmatisation. Ce processus est d’autant plus visible dans la suite de ses propos lorsqu’il parle des « foyers », et de l’accueil réservé aux personnes sans domicile. Le vocabulaire employé « on les lave, on les nourrit, etc. » amène à une dévalorisation importante de la personne (qui n’est plus capable de subvenir à ses besoins elle-même, qui est soumise à l’intervention d’un acteur extérieur, etc.).

Pour une bonne compréhension de notre analyse, il est nécessaire d’en expliquer certains termes. Leyens, Yzerbyt et Schadron disent que les stéréotypes sont « un ensemble de croyances partagées à propos des caractéristiques personnelles, généralement des traits de personnalité, mais aussi parfois des comportements, propres à un groupe de personnes.».
Les préjugés sont définit par Allport comme « une attitude négative ou prédisposition à adopter un comportement négatif sur un groupe qui repose sur une exagération erronée et rigide. ». Il parle aussi des discriminations selon lui « Tout comportement qui dénie à des individus ou à des groupes l’égalité de traitement qu’ils souhaiteraient ».
Pour ce qui est du terme de la stigmatisation, Crazet et Leyens parle de « Caractéristique associée à des traits ou stéréotypes négatifs qui font en sorte que ses possesseurs subiront une perte de statut et seront discriminés au point de faire partie d’un groupe particulier. »

Tous les propos tenus par Patrick Balkany sont marqués par des stéréotypes et des préjugés, ils amènent à des conséquences amplificatrices lorsqu’ils sont présentés par les médias. La question qui se pose à nous à la suite de cet interview sur l’utilisation de ces propos est la suivante : les propos sont ils du à une méconnaissance totale de la réalité ou alors à une volontaire déformation de la part de cet homme politique ?

HHIHIHIHIHIHIHIIHIHI CONCLUSION AVANT D'AVOIR COMMENCé

En conclusion il est important de remarquer que l’ensemble des propos tenus par Patrick Balkany est marqué par l’utilisation de stéréotypes et de préjugés, comme par exemple son discours sur la « volonté » des sans domicile fixes d’être en marge de la société. Nous avons également vu l’importance des médias quant à la transmission amplifiée de ces idées préconçues qui ne reste pas sans conséquences.
******partie Romain******
Cela nous amène finalement à nous interroger sur l’intention de Patrick Balkany. Les propos analysés sont-ils dus à une méconnaissance de la réalité ou alors à une volontaire déformation à visée politique ?

Les dix pourcents de chômeurs, le million de Rmistes et les quatre vingt six milles sans domiciles fixes apprécieront. La semaine prochaine je me ferrai expliquer les ventes d’armes en Afrique.